L’Hôpital Saint Louis

 

L’ACTIVITE DE SAINT LOUIS PENDANT LA GUERRE

 

Avec les événements de mai 1940, commence la véritable activité de guerre de l’hôpital Saint-Louis, qui se trouve rapidement surpeuplé.

Victimes civiles des bombardements qui sévissent sur la ville et sur les routes des environs où l’exode a jeté toute une population, soldats français, anglais, belges, tous refluent vers l’hôpital. Les journées du 20 au 25 mai 1940, date de la chute de Boulogne, sont particulièrement dramatiques.

La maternité et les services de médecine sont sérieusement endommagés par les bombes.

Puis avec l’occupation commence la série des bombardements. Durant quatre longues années, notre ville est endeuillée. Néanmoins, l’hôpital ne subit pas, jusqu’au 15 juin 1944, d’importants dégâts.

Dès 1940, l’Administration des Hospices envisage l’aménagement, en hôpital de secours souterrain, des caves d’immeubles voisins occupés par le bureau d’hygiène et la compagnie des Eaux.

Très vite la Maternité y est installée, 20 lits – 20 berceaux – puis un service complet de chirurgie pouvant recevoir 75 blessés, et comprenant 2 salles d’opération. Le chauffage central, l’éclairage, la ventilation, eau chaude et froide tout y est prévu pour assurer le maximum de confort aux hospitalisés.

Cet hôpital souterrain, utilisé continuellement jusqu’au 15 juin 1944, rend les plus grands services, notamment le 8 septembre 1943, jour du bombardement du Portel où 155 blessés sont accueillis.

Cependant, l’établissement suffit à peine aux besoins. Car si le chiffre de la population locale baisse fortement, les nombreux déportés, employés par les Allemands aux travaux de fortification de la côte, fournissent un important contingent de blessés et de malades, ainsi d’ailleurs que le camp d’israélites installés dans la région.

L’effectif de l’hôpital est donc constamment élevé. Le matin du 12 mai 1944, on amène 74 corps en dépôt et 114 blessés, et jusqu’au 15 juin les bombardements sur Boulogne et les environs sont presque quotidiens.

Celui du 15 juin est particulièrement mémorable et endommage l’hôpital sans, par chance inouïe, causer de victimes. La chute des bombes, sans alerte préalable, dure 50 minutes.

Plusieurs torpilles tombent dans l’hôpital même : le pavillon d’O.R.L., la Communauté et la Chapelle sont dévastés, la Pharmacie est incendiée, le sous-sol entièrement inondé par le Vivier. Dès la fin du bombardement, le personnel combat les débuts d’incendie et procède au transport des blessés qui affluent de toutes parts, et ceci dans les conditions les plus précaires : il n’y a plus ni eau, ni gaz, ni électricité.

Dès le lendemain, l’évacuation des hospitalisés commence vers Desvres où des écoles sont aménagées en toute hâte.

L’administration hospitalière décide, vu l’étendue des dégâts et vue la situation particulièrement exposée de l’hôpital, d’abandonner les bâtiments et de poursuivre l’aménagement d’annexes extra-muros et de postes de secours dans la ville.

Le plus important de ces postes, au couvent de la Visitation, est d’ailleurs complètement incendié lors du bombardement précédent la libération de la ville.

Celle-ci se produit enfin le 17 septembre 1944. Les bâtiments de l’hôpital sont, à nouveau, davantage endommagés.

Tous les services continuent de fonctionner à Desvres.

Dans le courant du mois de décembre suivant, au prix de mille efforts, un service de chirurgie est réinstallé à l’hôpital de Boulogne, puis, petit à petit, malgré d’énormes difficultés, les bâtiments récupérables sont remis en état.

Les bombardements ont cessé, mais les Allemands ont posé des mines partout, et longtemps encore après la libération, des blessés sont presque quotidiennement amené à l’hôpital.

Telle fût, en résumé, l’activité de l’hôpital Saint-Louis pendant la guerre. 1895 blessés civils y ont été reçus, et prés de 600 corps amenés en dépôt.

 

L’hôpital souterrain pendant la guerre 1939 – 1945

C’était une zone militaire au Commandement Allemand de Belgique, comme Calais-Arras, Abbeville-Lille, Mézière-Laon.

Il se situait sur un plateau jonché de mamelons et talwegs, qui dominait le détroit du Pas-de-Calais, endroit stratégique d’où s’effectuait un important trafic maritime.

Les allemands construisirent un hôpital souterrain à cet endroit pour donner les soins aux soldats blessés. Le bâtiment, très bien dissimulé, était protégé par de nombreuses fortifications, grosses batteries antiaériennes de longue portée qui communiquaient entre elles.

Le Pas-de-Calais, centre des bombardements quotidiens : les Allemands étaient persuadés que le débarquement se ferait dans cette région aux fortifications réparties de la côte de Dunkerque jusqu’à l’estuaire de la Gironde. Les occupants avaient prévu d’envahir l’Angleterre à l’aide de ponts mobiles et d’embarcations, le gros des forces étant la 15ème armée allemande, les troupes de Rommel.

Cette construction très bien dissimulée, comprenait plusieurs entrées et sorties ; l’une des entrées ouvrait sur un escalier d’une centaine de marche donnant accès à de grands couloirs parallèles, comprenant de nombreuses chambres alignées et de grandes pièces servant de salles communes, le tout à une trentaine de mètres sous terre. Plusieurs accès en contrebas permettaient le transport des blessés par véhicules.

En 1941, l’édifice fût bâti principalement par les prisonniers juifs d’un camp situé à proximité. Depuis de nombreuses années, une antenne de surveillance maritime (CROSSMA) a été érigée sur le site de Neufchâtel-Hardelot, situé en face.